Ce proverbe empreint de mystère est apparu à l’âge des cavernes.
Braki, l’homme des cavernes, décida un jour de vaincre 203 mammouths simultanément, et, contre toute attente, il y parvint.
Il prit ensuite un chemin de 203 mètres pour se rendre dans la troglodyte qui lui servait de domicile, et ici il entassa les 203 corps de ses victimes mammouthesques.
Pendant 203 jours, il se nourrit de ses créatures à raison de une consommée par jour.
C’est alors qu’au 203ème jour, il se rendit compte que la viande de ces bestioles était salement avariée depuis belle lurette, et que depuis plusieurs jours, justement, il n’avait mangé que de la bouffe dégueulasse.
Il fut prit d’un léger malaise en y pensant et eu mal à l’estomac, mais à l’époque, les gens étaient beaucoup plus petits et cela avait pour conséquence que leur organisme, plus tassé, était plus résistant, plus solide, plus fort. ceci lui permis donc de se remettre vite sur pied, en approximativement 203 secondes.
La vie de Braki était pleine de numéros, et parmi tous ces numéros il y en avait cependant un seul qu’il haïssait par dessus tout! Un numéro dont l’unique prononciation lui faisait dresser les cheveux sur la tête! Il ne fallait absolument jamais dire ce numéro devant Braki même si ce numéro occupait sa vie d’une façon tellement incroyable qu’on aurait pu le prendre comme une sorte d’unité de mesure de tout ce qu’il faisait de son existence.
Ce numéro tabou, c’était le 109.
Il ne fallait jamais dire 109 devant Braki. Un jour, un homme le fit... il n’eut que ses yeux pour pleurer.
Braki, hors de lui, s’empara d’une pierre allongée évoquant une baguette de pain. Il en saisit fermement les deux extrémités, puis dressa cet objet au dessus de son crâne en émettant une série de grognements gutturaux évoquant des rots. Il jeta un regard sombre à un tronc non loin d’ici puis roula des yeux en toussant maladivement comme pour vomir ses intestins.
L’homme ayant prononcé 109, pris de panique, s’allongea au sol, s'appuya sur ses coudes, poussa de longs cris stridents qu’il tenta de rendre les plus continus et unis possible. Doucement, il leva vers le ciel ses deux jambes légèrement courbées vers l’intérieur.
Une fois que ses jambes furent dressées, il tenta d’en faire une sorte de cerceau. La terreur était immense.
Alors que Braki grondait et que le pauvre homme terrifié sifflait, une tierce personne (une femme, cette fois ci) arriva à son tour.
Elle s’empara d’un bâton qu’elle tendit au travers du cerceau formé par les jambes de l’homme effrayé. En signe d’approbation, Braki regarda la rivière proche d’un air dédaigneux. La femme répondit par un bourdonnement continu.
Bien que ceci soit totalement incompréhensible, j'en conviens, cet étrange rituel a provoqué l'émoi de Braki et, depuis ce jour, il est convenu que «JAMAIS 203!».